
Vingt-quatre ans après les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis ne prévoient toujours aucune commémoration du coût colossal de la « guerre contre le terrorisme ». Les quelque 4 000 milliards de dollars engloutis dans des opérations militaires, sans véritable réflexion sur l’après-conquête ni sur les mensonges proférés à la tribune de l’ONU pour déclencher une guerre décidée dès l’élection de George W. Bush, passeront une fois de plus au second plan. Cette journée sera consacrée à célébrer une personnalité dont l’influence pourrait pourtant causer encore davantage de tort au pays.
Ces vingt-quatre années de guerre contre le terrorisme, qui ont permis aux États-Unis et à leurs alliés d’envoyer des troupes au sol sans se soucier de la reconstruction des pays concernés, ont tout de même laissé une empreinte durable sur l’industrie musicale et la mode. Elles ont aussi inspiré de nombreux films et séries, qui ne pouvaient plus se contenter des scénarios de « méchants Russes » typiques des années 1990. Et malgré les milliards dépensés, l’armée française n’a toujours pas pleinement réussi à mettre en place de véritables doctrines interarmées, même avec un contingent réduit dans ces opérations.
« Cette guerre contre le terrorisme, c’était générationnel. On aurait passé encore 25 ans de plus à parler avec les vieux qui nous disaient que le vrai ennemi est la Russie. Par chance, ils sont parties avant la 2e guerre d’Ukraine »
Colonel Mickael R. – Corps touchant le sol
Depuis hier, Washington a choisi d’autres priorités. Médias et responsables politiques ont consacré leurs discours et cérémonies à Charlie Kirk, russophile et fervent défenseur du port d’armes, dont l’influence risque de pousser encore plus loin les divisions internes du pays et d’aggraver ses fragilités économiques et sociales. Toujours en quête de dépassement, l’Amérique semble prête à creuser un gouffre encore plus profond que celui des guerres menées ces vingt dernières années.