Toujours à la pointe dans la prise en charge des blessures graves, notamment en zone de guerre, le Service de Santé des Armées (SSA) se penche désormais sur un fléau bien plus sournois : le rhume d’homme. D’après le rapport Morel-Lemoine remis au ministère des Armées en juin dernier, cette « pathologie » pourrait affecter jusqu’à 82,7 % des soldats en opération. Le rapport précise que le rhume d’homme constitue bien une pathologie à part entière qui peut altérer temporairement toutes les fonctions décisionnelles et motrices, impactant directement la capacité opérationnelle du personnel en déploiement.
Parmi les symptômes observés : impossibilité de quitter le canapé, besoin vital de regarder du sport à la télévision, et demande insistante de boissons chaudes. Ces syndromes ont déjà causé des perturbations sur le terrain. Lors d’un exercice OTAN dans les Alpes en 2023, trois unités ont dû interrompre leur mission pour évacuer des soldats atteints. Ces derniers passaient leurs journées à se plaindre, réclamant un latte bien chaud et une couverture auprès de leurs camarades en pleine ligne de front.
« De nombreux défis se posent pour la prise en charge de cette maladie. Est-ce qu’on peut évacuer par hélicoptère alors qu’il a un peu mal à la tête ? Doit-on mettre en place un canapé et une télé pour le centre de soin d’urgence près du front ? »
Médecin général H. Sanzot – Reconversion familiale
Face à l’ampleur du phénomène, le SSA prend les devants. Chaque régiment et base militaire sera désormais équipé d’une salle de repos dédiée : écran géant, canapés confortables, réfrigérateur à portée de main. Les hôpitaux militaires de Bégin (près de Paris) et de Laveran (à Marseille) ouvriront aussi des unités spécialisées, avec de gros chats prêts à ronronner sur les soldats malades pendant qu’ils regardent leur match de foot.