
C’est un revirement inattendu, survenu au lendemain de l’annonce pourtant très espéré, notamment par la Marine, concernant la construction du porte-avions de nouvelle génération. Le président de la République est finalement revenu sur sa décision au sujet du futur navire amiral français. Ayant appris qu’il ne pourrait pas être baptisé de son nom, le bâtiment ne sera, de ce fait, tout simplement pas construit.
Selon plusieurs témoins, le chef de l’État aurait très mal accueilli ce refus, qui mettait fin à l’une des dernières possibilités de voir son nom associé, même de manière neutre, à l’histoire française. Le secrétariat général de l’Élysée aurait alors tenté de négocier un compromis : faire figurer le visage du président dessiné sur les antennes Syracuse du navire. Une solution qui aurait permis, malgré tout, une évocation jugée ‘réaliste’ du président sur le bâtiment qu’il a commandé.
« Déjà que l’on ne peut plus utiliser ‘Colbert’, avec la diminution des navires, on tourne en boucle sur Duguay-Trouin, Forbin et Chevalier Paul pour garder nos traditions d’Ancien Régime, alors si on rajoute d’autres noms, on ne s’en sort pas. »
Amiral F. de St B. – amiral par destination
À ce stade, le nom qui tiendrait la corde parmi les nombreuses propositions serait celui du célèbre boulanger Poilâne. En effet, plus encore que par la dissuasion nucléaire ou la puissance de frappe conventionnelle, les porte-avions français sont surtout connus, et appréciés par les alliés, pour être les seuls navires militaires au monde à disposer d’un véritable four à pain, capable de produire baguettes et pains frais en pleine mer.