Depuis plusieurs mois, un phénomène discret mais bien réel gagne du terrain dans le monde de la reconversion professionnelle : de nombreux militaires du rang expérimentés, arrivés au terme de leur carrière dans les armées, mettent à profit leur domaine de compétences en se spécialisant dans l’animation de séminaires sur la récupération physique et mentale, avec un sujet phare : la sieste.
Ce sujet souvent abordé en team building pour faire croire aux employés de 48h de travail par semaine que leur santé est primordiale. La grande famille de leur entreprise accueillera désormais les meilleurs spécialistes en provenance du ministère des Armées pour parler de la sieste. Ceux-là mêmes qui, après des années à esquiver les regards soupçonneux de la hiérarchie en se reposant discrètement derrière une remorque de VAB ou sous un filet de camouflage, entendent bien transmettre l’art de la sieste maîtrisée. De nombreux caporaux-chefs pourront ainsi expliquer les premières difficultés à ne pas faire la sieste au travail, puis l’acceptation avec l’expérience et finalement la maitrise de la sieste dans un cadre rigoureux.
« Il ne s’agit pas seulement de s’endormir. C’est tout un savoir de repérer les bons coins à l’abri des regards, caler sa sieste pour se réveiller pile à 16h30, et surtout… faire semblant de bosser pendant une bonne demi-heure avant de pouvoir filer. »
Ex Caporal-chef Maxime F. – mi-temps somnambulique
À travers cette reconversion toute tracée, ces dormeurs d’élite rappellent ainsi à tous, comme ils le justifiaient à leurs sous-officiers, que le repos est aussi une arme. Moins spectaculaire qu’un saut en parachute ou un exercice de tir, mais tout aussi crucial dans un monde où le cerveau est constamment sollicité par les comptes-rendus, corvées de ménage et démarches administratives de la base de défense.
Sur une idée de Ryan Noordaly