Vendredi portrait : le commandant qui fait de brefs discours aux cérémonies

Dans notre rubrique “Vendredi portrait”, nous continuons à mettre en valeur les personnels méconnus au sein de armées, dont ceux qui sont considéré comme des légendes tellement peu de gens les ont croisés. Nous avons le plaisir de recevoir le Général de Brigade Aérienne Julien S., dont le discours de remerciement pour son passage aux étoiles n’a duré que 1 min 22 !

Caporal Stratégique : Bonjour Mon Général, nous avons cru au début à une plaisanterie qui nous était faite mais il semble que vous êtes un des rares commandants qui fait de bref discours ?

Général de Brigade Aérienne Julien S. : C’est vrai.

Caporal Stratégique : Vous devez êtes apprécié lors des couleurs et des soirées avec buffet ?

GBA Julien S. : Totalement.

Caporal Stratégique : Vous prenez des dispositions particulières lors des couleurs où la pluie s’invite ?

GBA Julien S. : Je fais plus bref.

Caporal Stratégique : C’est étonnant cette capacité à aller directement au but. Ce n’est pas gênant si vous étiez à la tête d’un centre d’étude par exemple ?

GBA Julien S. : C’est apprécié. Pour le discours fait synthèse.

Caporal Stratégique : Un dernier mot pour conclure ?

GBA Julien S. : Bien sûr. Mon travail, qui porte sur la brièveté dans les discours, s’inscrit dans la continuité des recherches portant sur la rhétorique antique et des travaux contemporains. Que ce soit dans la poétique, le discours militaire ou l’engagement politique, c’est autant de base qui parlent à tout orateur. De fait, si l’examen des théories rhétoriques antiques, et en particulier cicéroniennes, de la brièveté, est indispensable pour comprendre et lire la brièveté de l’orateur, le renouvellement de la notion par la poétique moderne ne peut qu’enrichir notre lecture de sa prose. En dressant un état des recherches sur la notion de brièveté, nous ne pouvons qu’avoir envie de parcourir l’histoire de la notion dans les rhétoriques dont s’est nourri Cicéron mais également l’idée que s’en font les députés tant sous la monarchie parlementaire français ou la IIIème République qui a suivi. Au terme de ce parcours, cette lecture l’aide à la compréhension des concepts du discours moderne, développe et explicite les intuitions qu’a pu avoir la rhétorique, à travers notamment les notions de quidam cantus obscurior ou d’actio. Une telle lecture de la brièveté n’est pas sans conséquences pratiques : elle peut en effet ouvrir sur une rhétorique de la traduction, qui prenne en considération cette brièveté. C’est pourquoi nous je propose, à la fin de ce bref travail d’introduction…

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